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Cathédrale de Lumière



Bonjour,

 

Je vous partage un instant qui est resté gravé dans ma mémoire, car il revient parfois dans l’espace de mes pensées.

 

Je venais d’arriver dans la jungle amazonienne proche d’Iquitos (Arco Iris pour celles et ceux qui connaissent). Je venais passer une paire de semaines pour rencontrer des personnes. Bref, j’étais arrivé la veille d’une cérémonie. La case principale était une grande structure ouverte sur la jungle, avec en rez de chaussée un espace pour cuisiner et se rassembler, et un escalier menait à un grand plancher, le seul étage, un dortoir parsemé de hamacs accrochés en ringuette, avec moustiquaires. Les quatre faces de cette case étaient donc ouvertes sur la jungle, avec seulement un toit léger pour protéger de la pluie.


Comme les soirées pouvaient être de longs moments de palabres et de musique, j’avais besoin de m’adapter doucement et j’allais dormir avec mon hamac dans la maloca, le temple du lieu.

Le deuxième soir, il y eut un rassemblement dans la maloca, autour du feu.

Suspendu dans un bord de ce temple, j’écoutais ce temps de parole profonde. Le groupe était venu partager une parole profonde, une parole qui ne se partage pas dans l’espace de cuisine et de rassemblement de la case commune. Une parole profonde, avec l’aide du feu, de l’esprit du feu.

Il y avait pas mal de français à ce moment-là, et j’entendis de façon assez répétée que ces personnes, principalement des jeunes, trouvaient dans cette jungle, et plus particulièrement dans la rencontre avec les traditions amazoniennes ou d’autres traditions durant leur voyage, une réponse à un besoin de spiritualité. Un besoin de se reconnecter à la Terre mère, au visible et à l’invisible. Un besoin de tribu. Un besoin de sens à cette vie sur Terre.

J’entendais cela, et j’entendais aussi cette question « comment allons-nous faire de retour en France ? » « Où trouver de tels lieux, avec des sagesses, des enseignements, des gardiens de lieux ou de traditions de la Terre ? »


         Je suivais déjà des enseignements avec mon père spirituel. Mais cela se faisait dans l’intimité de la forêt, où nous étions deux. Lui et moi. Je ne fréquentais plus les lieux de stage depuis longtemps. J’apprenais par contact direct, par imprégnation. J’aime rencontrer des Anciens. Je sens que dans certains êtres, le temps et certaines pratiques ont façonné un cœur vibratoire. Un espace intérieur qui déverse autour du corps des ondes de lumière. Je reconnais cela chez certains Anciens. Une capacité à transmettre au-delà des mots. À amener à une certaine vibration hors du temps, hors du connu, dans un espace empli d’amour. Même si je suis étonné que des personnes passent à côté de ces antennes d’amour sans y prêter attention, je reconnais cela et je m’y attarde. Chez certains Anciens, c’est assez constant. Je rencontre des êtres qui émanent cette qualité, mais de façon plus irrégulière, comme si l’Ancien, le guide spirituel était en apprentissage de cette qualité.


Chaque être est un canal de l’énergie divine. Chaque être incarné est cela. Et dans ce canal, il y a d’autres présences, et chaque être manifeste cette lumière occasionnellement, ou laisse plutôt s’exprimer des présences ou vibrations de plus basse fréquence. Chacun a son propre chemin. Aussi, lorsque je rencontre un être qui vibre ce que je recherche, je reste à ses côtés un instant et je me mets en ouverture. En résonnance. C’est ainsi que j’ai rencontré mes deux pères spirituels.

C’est ainsi que je rencontre des êtres en divers lieux du monde. Je les reconnais par leur vibration, et certains me permettent la rencontre en s’ouvrant à la vibration qui me traverse (parfois après certains nettoyages, purifications, ou temps de méditation ou prière). Nous créons un espace de rencontre dans l’invisible qui nous rassemble.

 

Car l’invisible entre les êtres est un espace qui sépare ou qui rassemble, selon la vibration qui est apportée.

 

Je trouve bénéfique de rencontrer des êtres inspirants. De m’attarder à leur contact. De recevoir leur transmission vibratoire et éventuellement accompagnée de temps de partage par la parole ou des actions. Un chemin spirituel, à mon sens, est jalonné de ces rencontres. Non seulement de frères et de sœurs qui se reconnaissent, mais aussi d’êtres phares. D’êtres au charisme particulier, qui sont là pour enseigner et transmettre. Car leurs transmissions sont des portes ouvertes à leur propre constellation de lumière, leur canal de lumière, où vivent des esprits protecteurs, des esprits guérisseurs, des esprits enseignants. Pas forcément des esprits humains, comme leurs propres enseignants, mais aussi des esprits de la Nature ou des esprits des ciels de Lumière.

Certains de ces êtres sont entourés par des foules, et d’autres n’ont pas cette fréquentation. Mes guides majeurs n’ont pas de foule autour d’eux. Ni même un petit groupe. Ils vivent simplement et ouvrent leur porte et leur cœur à qui passe à leur proximité et se sent appelé à rester un peu à leur côté.

 

Ces guides spirituels m’aident à avoir une autre vision de ce que je suis. Ils me parlent parfois avec des mots énergie qui vont me travailler intérieurement pendant longtemps. Dans l’espace de mes pensées, dans l’espace de mes émotions, et surtout éveillent en moi des visions, des rêves, des perceptions nouvelles, des pensées nouvelles, parfois des pratiques nouvelles… Je sens à leur contact mon cœur s’ouvrir et je sens que quelque chose se passe. Quelque chose de meilleur. De meilleur pas uniquement pour moi, mais aussi pour tous les êtres.

 

Mais devenir un guide spirituel n’est pas un objectif à atteindre. Un guide spirituel n’est pas un guide. C’est un marcheur sur le chemin de la vie et de la lumière, et si un jour une personne vient marcher dans ses pas ou s’assoir à ses côtés, alors ce marcheur spirituel devient un guide. Pour un temps donné.

Car cette humanité qui se réveille, cette humanité en soif de relations spirituelles, se reconnait. Une fraternité monte. Des lieux sont présents dans le monde. Même si sur les terres d’Europe, les terres celtes notamment une résistance est bien palpable, de tels lieux existent. Des rassemblements s’organisent.

Parfois un peu hésitants, ou parfois avec quelques maladresses, mais cela a le mérite d’exister. Nous sommes les nouveaux bâtisseurs de cathédrales. Des cathédrales de lumière. Et nous avons à apprendre les uns des autres. Retrouver la joie d’apprendre de découvrir, d’expérimenter des pratiques inspirantes, de rallumer des feux qui rassemblent.

Nous bâtissons ces nouvelles cathédrales avec nos cœurs ouverts. Avec nos chants et nos prières, nos danses et nos assises, nos offrandes et notre écoute… et dans ces lieux, la Terre vibre. Ces lieux ont leurs gardiens, leurs portiers, leurs esprits merveilleux… Oui, nous sommes entrés dans un âge de lumière. Car nous les bâtissons ensemble ces cathédrales de lumière.

 

Et cet âge de lumière est au stade de la petite enfance. Nous avons à apprendre de certains Anciens. De guides. Nous avons aussi à apprendre, avec humilité, à révéler l’être merveilleux que nous sommes. À nous libérer de certains poids et héritages du passé, pour entrer dans un présent ouvert. Certains êtres ou prophéties évoquent une Nouvelle Terre. Une Terre qui émerge et se manifeste dans sa propre rythmique. Cette nouvelle terre émerge de l’invisible. Elle émerge de nos cœurs. Elle émerge de nos êtres, quand nous accueillons nos écarts, nos moments trébuchants, et que chaque pas nous permet de révéler notre nature profonde. Lumineuse. Reliée. Notre nature d’éternité.

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