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Reconnexions



J’écris ces lignes depuis la session de 5 jours, en fin novembre, dans un gite entouré de nature. Nous sommes un petit groupe. Proche de Rennes le Château. En Pyrénées cathares. Une poignée d’humains. Un petit cercle.

Je me rends compte à quel point l’intitulé de la session correspond à ce que chacun aspire. Reconnexions…

Lorsque nous avions imaginé cet intitulé, avec Marie, nous avions pensé à reconnexion avec la nature. Reconnecter avec les éléments et les êtres de la nature.

En fait, il y a de cela, mais pas seulement. Les lieux soigneusement choisis facilitent ce retour à l’aspect paisible et majestueux de la nature. Malgré la fraîcheur automnale, la Haute Vallée de l’Aude nous offre de nombreuses rencontres naturelles. Mais dans la pratique, « reconnexions » va bien au-delà de ce lien de cœur à cœur avec la nature.

Nous remarquons par exemple que « reconnecter », c’est aussi revenir à ces aspects pratiques et si vitalisants de la vie proche de la nature. Nous sommes dans un gîte sur un plateau où la végétation méditerranéenne laisse présumer la sécheresse dès que l’été règne. Des terres où le soleil rayonne particulièrement. La végétation est principalement constituée de chênes verts, de pins, et de plantes piquantes. Une végétation clairsemée qui laisse apparaître un monde minéral avec de grandes zones de calcaire sans terre pour le recouvrir. Dans le vallon qui passe proche des gîtes, des arbres feuillus rappellent la présence de l’eau. Un ruisseau coule, mais les locaux nous assurent qu’en été il est sec. Lui aussi. Sauf de rares zones qui restent humides même en plein été. Logiquement, si des zones restent humides et si des humains ont construit des habitats dans les temps anciens, il y a des chances de trouver par là une source. Nous ne sommes donc pas allés très loin pour trouver ces sources. Aller chercher la source, puis aller chaque jour remplir nos bouteilles pour boire cette eau… quel régal. Quelle reconnexion. Boire à la source. Ecouter l’eau couler, parler, chanter et rire alors que nous remplissons nos bouteilles. Cela parait si simple, et pourtant c’est si nourrissant. Une eau qui sort de terre. Quelle richesse. Tant pour le corps que pour l’esprit !

Dans ce gite isolé, nous apprenons à savourer chaque reconnexion : le silence, le ciel étoilé, l’air vivifiant, l’eau… Apprendre à se connecter aux choses simples. Quel régal… quel bienfait…

« Reconnexions », peut aussi avoir un sens que je n’aurais jamais imaginé jusqu’à il y a peu de temps. Il s’agit de « câblages » intérieurs. Nos pensées, notre mode de vie, notre lieu de vie, nos rythmes, notre alimentation, notre environnement… tout cela crée dans notre corps des trames aux effets plus ou moins vitalisants ou morbides. Retourner proche de la nature recrée des câblages à notre insu. Nous sommes réellement opérés. De nouveaux câblages, de nouvelles connexions sont établies. Cela a une influence sur notre santé physique et même sur notre santé psychique, émotionnelle et sur notre vie spirituelle.

Il n’y a pas d’effort à faire. Ou du moins, le seul effort à fournir, c’est de se laisser opérer. De s’ouvrir à ce qui est. De lâcher nos résistances. De se laisser transformer. En accompagnant ce mouvement naturel. Car notre corps et tout notre être aspire à la régénération et à la vie. Comme une fleur ou n’importe quel être vivant sur cette planète. Revenir à la vie. Au vivant. Une vie pleine et rayonnante. Alors dans ces moments de reconnexions, nous n’avons qu’à lâcher. Accueillir nos habitudes, nos vieux schémas, et lâcher. Les laisser partir. Sans s’y accrocher. Et accueillir ce qui émerge de là. De cet espace vacant. Faisant cela instant après instant, nous devenons comme la fleur fragile. Sans prétention, elle se dresse et accueille la vie. Une vie simple. Et en elle émerge un mouvement. Lui aussi naturel. Un flux naturel et lumineux.

Il se peut que tous ces moments avec la nature nous fassent devenir un peu plus « fleur ». Que nous apprenions à accueillir la vie dans ce qu’elle a de simple et lumineux, de relié, et qu’à notre tour, nous laissions un parfum nous traverser. Un parfum de vie, de lumière, et que ce parfum se déploie autour de nous. Parce que c’est aussi cela être humain. Être une manifestation de la vie, une manifestation qui se laisse traverser par la vie et en déploie le parfum.


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