Centaure
- Stéphane Boistard

- 17 août
- 3 min de lecture

Ce matin, en allant visiter les espaces de retraite, j’ai vu un centaure. C’est la première fois que je vois un centaure. Un être mi cheval, mi-homme. Et cela fait assez longtemps que je n’avais pas vu spontanément d’êtres féeriques.
Il était sous le grand hêtre et me regardait passer. Il émanait de lui une force guerrière. La force d’un gardien.
Je marchais avec l’idée de vous solliciter pour prier pour l’eau.
Depuis de nombreux jours, nous prions et faisons des offrandes pour une pluie salvatrice. La forêt, plantes et animaux, éprouvent une difficulté face à la chaleur et à la sécheresse.
Au petit matin, j’étais allé à CuraSana. Depuis plusieurs jours, je prie pour les arbres en particulier. Je vois les arbres souffrir de la sécheresse. Surtout les chênes. Je me demande dans quel sera l’impact d’une telle sécheresse. Ce que l’on voit est souvent une partie de ce qui se passe. Par exemple, les feuilles roussies des chênes, comme brulées par le soleil, ne sont qu’une petite partie de leur problème. Le sol est tellement sec par endroits qu’il est assez facile de percevoir que dans le sol, les plantes souterraines, les champignons, les animaux du sous-sol vivent une épreuve assez importante. Je sens cela.
J’ai arrosé certaines plantes, et j’ai arrosé un arbre. Le pommier gardien de CuraSana. En l’arrosant, je me suis souvenu de cet enseignement du mamo kogi venu apporter des enseignements depuis sa Colombie, il y a quelques jours. Il nous disait « prier, c’est bien. Mais il s’agit aussi de faire des offrandes. De joindre le geste à la prière. » Alors nous avons fait des offrandes avec lui.
En apportant de l’eau à cet arbre maître, je me suis posturé intérieurement en situation d’offrande. Puisse cette eau apporter de l’eau à d’autres arbres, d’autres plantes. Ici et partout où les êtres en ont besoin. J’ai regardé l’arrosoir et j’ai visualisé des pluies bénéfiques en des lieux secs. Car comme le disait le mamo : « l’action nait d’abord dans l’invisible. Dans la pensée. »
Alors j’ai pensé à toutes ces gouttes de pluie. Et j’ai versé cette offrande d’eau au pommier et à la Terre.
J’aime bien cette petite histoire du colibri qui amène de l’eau dans son bec pour éteindre un feu, et la morale de cette histoire est souvent qu’en faisant chacun notre part, quelque chose de grand peut s’accomplir. Mais je n’avais pas perçu, ou j’avais oublié, que le colibri est un animal magique. C’est un ambassadeur du divin dans de nombreuses cultures où il est présent. Il est fort possible qu’une goutte d’eau puisse s’ajouter à d’autres gouttes d’eau pour faire des miracles. Il est aussi possible qu’une goutte d’eau spiritualisée, offerte avec une intention d’apporter du bienfait ou du soulagement à de nombreux êtres, ait une qualité particulière.
Certaines personnes me demandent parfois comment aider les arbres ou les forêts. Ou comment pendre soin des arbres. Nous pensons souvent à agir directement, dans la matière. Prendre soin commence par revenir à l’espace intérieur qui prend soin. Oui, d’abord revenir à cet espace intérieur. Puis faire un geste empli d’espace et d’abondance de bienfaits. Un geste qui n’est jamais un petit geste. Même un geste insignifiant dans la matière, s’il est porté par une vibration spacieuse, a une portée inimaginable.
Si vous avez la possibilité, merci de prier ou de faire des offrandes pour l’eau. Pour que l’eau arrive en abondance auprès des êtres qui en ont besoin. Le cœur empli de paix, d’amour et d’abondance, soyons ces colibris, ces messagers du divin.
En écrivant ces lignes, je sens encore la présence de ce centaure. Ce gardien de la forêt. Ce veilleur. Il se peut que les centaures veillent quand la forêt connait une difficulté majeure. Et ils nous invitent à prendre soin.

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