Cosmovision
- Stéphane Boistard
- 28 juin
- 7 min de lecture

J’avais l’élan de vous écrire. Car je ne sais plus répondre à une simple question qui m’est posée par certains proches : « est-ce qu’on peut passer te voir ? »
Je me sens de plus en plus en décalage avec bon nombre de mes contemporains. Je sens que j’ai de plus en plus de mal à tenir à jour mon site internet ou à aller sur un ordinateur ou téléphone portable.
Lorsque je regarde le programme de cet été, la venue des Q’eros et de ce mamo kogi à notre lieu, cela m’interroge. Ce que partagent ces représentants de communautés indigènes commencent par une chose simple : présenter leur cosmovision.
Et lorsqu’un représentant de communauté indigène vous rencontre, il peut aussi vous demander quelle est votre cosmovision, ou quels sont vos chants de la terre (ou du feu, ou de l’eau…).
Je me rends compte que dans les cultures indigènes, il est fréquemment évoqué la cosmovision. Les enfants et les adultes baignent dans cette représentation du monde de façon collective.
Lorsque des personnes viennent me rendre visite, ce qui m’est le plus compliqué en ce moment, c’est que dans les mots, dans le regard ou dans l’énergie, cela me renvoie vers un monde et une vibration que je comprends de moins en moins.
En accompagnant les retraites en forêt, je laisse vivre ma cosmovision où je sais que je suis une âme lumineuse, profondément connectée à tout ce qui vit, et qui a dans sa constellation des aides, des alliés, des alliances, plongeant ses reliances dans des espaces peuplés d’anges, de dragons, de fées, d’esprits de plantes…tout comme des parasites ou énergies perturbatrices qui demandent à être soignées. Je vis avec ces relations magiques au monde.
Lorsque je vais visiter une personne en retraite dans la forêt, je laisse ces esprits lumineux déployer leur présence, et mon âme s’associe à un esprit arbre, ou à l’esprit de la rivière, et c’est cela qui va visiter un retraitant. Ce que je vais visiter évolue au fil du temps passé en forêt (avec ses surprises et découvertes intérieures) et au fur et à mesure de nos échanges.
Je plonge donc dans cet état spirituel fort, et cela permet de rencontrer, potentiellement, un autre être spirituel, un canal ouvert, une âme et sa constellation… et c’est une vibration particulière.
Je me sens assez clair quant à ma cosmovision et à ce qu’est un être humain. Je peux me tromper, et on pourrait argumenter toutes sortes de concepts philosophiques ou autre, ce que je sens est clair : quand je me relie à cette essence spirituelle et lumineuse, je sens une expansion, une paix, un amour, une reliance qui perdure. Et je sens que lorsque je reviens à une histoire personnelle, à des croyances ou conditionnements socialement partagés, je sens que je me resserre, que je deviens réactif, que je me coupe de ce qui était présent juste avant.
J’ai eu la chance d’avoir reçu une éducation conventionnelle, et je n’ai pas trouvé de repères inspirants durant toutes mes études. Des gens passionnés, j’en ai croisés. Mais il me manquait cette lumière que j’ai perçu chez deux ou trois personnes qui sont ensuite devenus des modèles pour moi. Des êtres stables dans la paix, l’amour, et la magie de la vie. Des êtres rayonnants. Ces êtres avaient un point commun : ils avaient une vision précise de ce qu’est un être humain. Ils pouvaient décrire leur cosmovision. Non pas depuis un concept, mais depuis un rayonnement vivant.
Ces êtres me parlaient, et je voyais bien que c’était un ange, ou une montagne qui me parlait à travers eux. Ou du moins la parole d’un ange, ou l’esprit d’une montagne. Ce que l’on nomme « ego » était dans ces moments-là en retrait, ou peut-être disparu, car imperceptible. Il n’y avait que rayonnement empli d’amour.
Je sens que je suis fragile avec ces va-et-vient entre un ego qui vient au premier plan, et cet autre chose qui se manifeste quand je lui laisse la place. Je le sens et d’avoir rencontré des êtres stables dans leur essence lumineuse me permet de garder un cap et une forme de persévérance, ainsi qu’une foi assez grande.
Au-delà d’une cosmovision, notre façon de nous percevoir en tant qu’être modèle un champ énergétique et donc une vibration. Et je comprends mieux pourquoi certaines communautés indigènes invitent les visiteurs à se relier à la nature à l’écart de la communauté avant d’invité les personnes à partager avec leur communauté. Il s’agit d’abord de voir si les vibrations peuvent se rencontrer. Si l’esprit du territoire, et les esprits de la nature, peuvent faciliter cette rencontre. De même que les chants ou les histoires des anciens qui viennent apporter une vision de ce qu’est un être humain. Créer un espace entre les êtres. Un espace que nous, en tant que canal, venons teinter. Et si la perception est favorable, ou quand elle devient favorable, la rencontre peut se faire dans une sorte de profondeur qui dépasse tout langage. Une sorte de fraternité naturelle qui est portée par des vibrations d’amour. Sinon, nous pratiquons ce qui est souvent pratiqué dans la culture occidentale moderne, un bavardage. Et l’espace entre les êtres s’en trouve vibratoirement appauvrit.
Un de mes pères spirituels dis souvent : « tout n’est qu’histoire, le reste n’est que bavardage ».
J’ai la chance de partager cela avec ma femme. Et j’ai la chance d’être interpellé lorsque je chute vibratoirement, sans m’en rendre compte, et qu’elle me demande avec sa façon si particulière de revenir à un espace d’amour. À laisser mon âme s’exprimer, à laisser ces êtres surnaturels et lumineux compagnons de mon âme s’exprimer. Et elle sait aussi m’aider et m’accompagner à nettoyer et libérer ces parasites énergétiques, ces vieilles croyances ou habitudes qui véhiculent des énergies de basse fréquence. J’ai la chance d’avoir une femme non seulement sensible, mais aussi patiente à mon égard. Et cela me pousse à laisser apparaitre, chaque jour, une version meilleure de ce que je peux être.
Je le sens.
Les métamorphoses sont régulières. Et je sens que cela est bon. Je le ressens.
Parallèlement, cela me rend plus compliqué, pour le moment, avec mes fragilités, de relationner. Je sens dans le regard, dans les propos, dans la vibration, quelque chose qui semble vouloir réduire ce qui est expansé.
Il se peut que les changements profonds se fassent à différents rythmes selon les parts de l’être qui sont concernées. Celles les plus conditionnées semblent changer plus lentement et guetter des occasions de renforcer leur présence ou leur emprise qui était juste avant en train de se transformer ou de se dissoudre.
Si vous venez nous visiter, je vous invite à prendre un temps pour écouter quelle est votre cosmovision. Quelle est votre vision de la place de l’humain dans l’infini. Quelle est pour vous la représentation de la mort, de la vie, de l’âme, des esprits de la nature, d’un arbre, d’une étoile, des anges, des vies successives, de Dieu… et surtout est-ce que vous vivez en accord avec cela.
Personnellement, je ne vis pas en accord permanent avec cela, et j’essaierai d’être vigilant à minimiser les histoires dans ma tête, à observer les jugements qui émergent dans l’espace de mes pensées, j’essaierai de suivre mes rythmes et partager quand intérieurement je sentirai que je peux partager depuis un espace intérieur lumineux. Que je peux nourrir l’espace inter-êtres. Je m’autorise de plus en plus ce retrait dans la forêt. Cette harmonisation avec les forces spirituelles divines. Pour offrir le meilleur… et voir ce qui a besoin d’être libéré.
Car je ne vois pas de meilleure façon de déployer la paix ou la joie, de vibrer avec ce qui vibre haut. Il ne s’agit pas d’une échelle de valeur. Il s’agit juste de cohérence avec une cosmovision qui est emplie de sagesse et d’amour.
Stéphane
* ma cosmovision est abordée dans « Quintessences druidiques » édité en octobre aux éditions Du Tout et de Tout (j’enverrai une infolettre pour la sortie).
Schématiquement, cette cosmovision est inspirée de mes expériences intérieures (dont un AVC et deux NDE), et de l’influence chrétienne et celtique.
Le film qui se rapproche le plus de ma cosmovision est « NOSSO LAR, Notre demeure » (film tiré des visions du médium brésilien Chico Xavier).
Dans ma vision du monde, nous sommes une âme qui « habite » le ciel et vient expérimenter durant un temps limité une aventure sur Terre, puis nous retournons dans le ciel.
Dans ce ciel, il y a différents niveaux vibratoires, différents niveaux de ciel.
De même sur Terre, cette âme réside dans le corps, un peu comme un cosmonaute habite son scaphandre, avec divers programmes intégrés.
L’âme n’est pas isolée dans le scaphandre. Car bien qu’elle intègre (et aussi modèle) la forme du corps, elle est avant tout dans un espace.
Cet espace a au centre le corps de lumière (âme) et est entouré de diverses énergies ou présences, qui forment sa constellation. Ce sont ces énergies plus ou moins proches du centre (de l’âme) qui vont déployer une énergie de l’ensemble. Par exemple, si dans ma constellation il y a particulièrement présent l’esprit du chêne, parfois ce sera lui qui influencera les pensées, les paroles ou les actes, voire qui s’exprimera directement (l’âme se met parfois en retrait pour laisser s’exprimer certaines énergies).
Il y a aussi dans cette constellation des énergies parasites que nous pouvons exprimer et aussi nettoyer.
Durant son voyage sur Terre, l’âme en profite pour expérimenter des nettoyages et aussi des récupérations de parts qui s’étaient éloignées au point de créer une sorte de vide.
Nous pouvons nous incarner plusieurs fois sur Terre, à différentes époques, sous d’autres formes, voire dans d’autres mondes.
Notre âme a des alliances dans le ciel et garde des liens spirituels étroits avec certains êtres (incarnés ou non incarnés, humains ou non humains) avec qui elle a tissé un lien particulier.
Voilà schématiquement.
Cela a une incidence. Par exemple, il est très particulier de regarder un arbre en sachant qu’on est une âme, avec sa constellation. Cela crée entre l’arbre et nous un espace inter-être, un espace qui relie et que l’on peut prendre le temps de sentir et de rencontrer. « Il se passe quelque chose ».
Quoiqu’il en soit, expérimenter cela, au-delà de tout concept, permet de changer de façon de sentir le monde, de déployer une connexion particulière à ce qui nous entoure, visible ou invisible, et de laisser se dissoudre « ce qui nous sépare ». Nous entrons alors dans une autre relation avec la vie, avec ce qui nous entoure et la « réalité » prend une autre tournure.
Nos expériences tendent vers une seule direction : une source d’où nous venons et où nous retournons. Une source vibrante, si vaste qu’il est inimaginable de la concevoir, qui contient tous les temps, qui est pure lumière et pur amour, et dont nous sentons le rayonnement plus ou moins proche selon nos « expériences » sur Terre, dans les différents niveaux de Ciel ou dans d’autres espaces. Nous émanons de cette source infinie et lumineuse, et nous y retournons, à notre rythme.
Infos sur le site de Stéphane (lien ici) ou sur la page FB de l’association Doradilla (Lien page FB ici)
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