Alors que je demandais un jour à la Forêt de me donner un enseignement, il me fut montré ceci : les humains ont deux couleurs dominantes, et des variantes entre ces deux couleurs.
J’ai alors ouvert mes yeux aux personnes qui m’entouraient et j’ai perçu ces couleurs. Et ce fut une belle leçon quant à mes relations avec d’autres humains.
En gros, il y a deux extrêmes, deux pôles : les « empathes » et les « mentaux ».
Ces deux qualités évoluent. On peut passer d’un pôle à l’autre progressivement, ou bien être un peu des deux dans une forme de tiédeur (et avoir le choix de se diriger vers un pôle ou l’autre).
Les deux pôles se situent dans deux espaces temps différents, juxtaposés. Les mentaux purs vivent pleinement dans le passé et dans le futur, alors que les empathes purs vivent dans le moment présent.
La voie pour entrer dans le moment présent est de passer d’un mode mental à un mode empathique. Et l’un n’est pas mieux que l’autre, dans le sens où c’est une expérience. La différence c’est que le mode mental entraine jugement, plaisirs et souffrances, une recherche de la paix ou du bonheur, là où l’empathe vit cela lorsqu'il plonge dans pleinement dans sa qualité empathique et dans sa vraie nature.
Certains naissent et restent empathes, et cela reste rare.
Pour la plupart d’entre nous, nous naissons empathes, et nous basculons à travers une éducation et divers conditionnements vers le mode mental. Un accident, une prise de conscience, une soif de bonheur, un appel de revenir à notre vraie nature, une volonté de sortir de la prison du mental… pour différentes raisons, certains choisissent de revenir volontairement à leur qualité empathe.
Revenir à notre état empathe ne suffit pas pour être heureux. Il s’agit de faire coïncider cette qualité avec la perception du corps, du cœur (l’Esprit, le « divin ») et du souffle.
Théoriquement c’est simple. Concrètement aussi. Cependant, le paysage dans lequel nous commençons ce chemin est souvent empli de ces conditionnements qui nous ont fait changer de nature. Il y a tant de petites voix extérieures qui disent « reviens vers nous. Tu verras, c’est chouette, tu seras mieux. Reste avec nous… », comme des personnes au fond d’un puit d’où vous venez de sortir et qui vous invitent à revenir dans le puit. Mais sortir du puit est si lumineux que la seule envie que l’on aie, c’est d’explorer ce paysage nouveau. Ce monde intérieur et extérieur qui finalement prennent une nouvelle dimension.
Par compassion, aux êtres dans le puit qui se tournent vers vous, vous pouvez proposer une main tendue, pour sortir du puit, aller vers le haut. En aucun cas, accepter les mains tendues pour redescendre dans le puit n’est envisageable. Une fois sorti du puit, une nouvelle saveur apparait. Une nouvelle intensité émerge ainsi que la joie d’explorer cela.
Afin de supporter une existence au fond du puit, les parois sont tapissées d’écrans, de jeux de rôles, parfois des extensions sous forme de petites galeries jonchées de réussite sociale, de jouets, de drogues ou d’alcool, de mots doux et de petits billets… invitent à s’avancer dans ces voies sans issues.
En quoi cela influence-t-il les relations ?
Si vous sentez que vous êtes en train de sortir du puit, ou que vous êtes déjà sorti, vous pouvez discerner que des personnes, quel que soit leur beau discours, vous invitent à redescendre dans le puit. Si vous êtes déjà sorti, vous pouvez regarder cela avec compassion et rester paisible.
Si vous êtes en train de sortir du puit, ou que vous n’êtes pas encore complètement établi dans le monde hors du puit, ou lors de vos premiers pas à la surface, quand le corps, le cœur et le souffle ne sont pas encore complètement activés, vous restez encore sensible à ces voix, à ces attitudes, et vous pouvez volontairement vous en préserver.
Le monde de la surface est horizontal. Il y a dans son ciel différents soleils. Des soleils lumineux aux couleurs différentes. Et l’un de ces soleils vous attire. Vous marchez vers lui, et vous rencontrez d’autres marcheurs qui marchent eux-aussi vers ce soleil. Certains marchent plus vite, d’autres plus lentement. Cette marche permet d’aligner corps/cœur/souffle. Durant cette marche, vous rencontrez ce que les celtes appellent les deuxième et troisième monde (qui correspondent à des niveaux de réalité et de réalisation).
Le deuxième monde présente encore des soleils différents, et vous pouvez aller de l’un à l’autre avec d’autres marcheurs. Il y a des paysages, des déserts qui s’étirent, des jungles touffues, des montagnes élevées, des lacs et rivières… et la temporalité s’étire. Le temps et les paysages sont différents que les images au fond du puit. Ils sont vibrant de lumière naturelle, que cela soit vu ou pas, une différence est intuitivement perçue. La terre sur laquelle vous marchez devient sacrée dans votre façon de marcher. Car c’est votre chemin qui est sacré. Précieux. Chaque pas vous allège. Chaque pas vous fait vous aussi vous remplir de cette lumière naturelle, vous vous ensoleillez.
Vous commencez à entrer en vibration, à être en résonnance vibratoire avec ce qui vous entoure et avec ce que vous êtes.
Le troisième monde présente une autre qualité. Le temps n’a plus de consistance, et les paysages sont aussi intenses à l’extérieur qu’à l’intérieur. La frontière intérieure/extérieure se dissipe ou a disparue. Vous ne marchez plus. Vous sentez que la marche se fait toute seule, et vous pouvez être chaque soleil, comme téléporté dans son cœur brulant et lumineux, vous pouvez vivre son état de lumière, vibrer avec sa couleur… votre corps, votre cœur et votre souffle laissent naturellement émaner cette lumière devenue si douce lorsqu’elle est intégrée.
Une fois que vous êtes établi dans ce troisième monde, vous pouvez aller en tous lieux. Vous pouvez aller dans le ciel, dans les eaux vastes et profondes, dans chaque parcelle de terre, vous pouvez même aller dans les puits et vous y attarder un moment. Cette lumière particulière au fond du puit va interroger certains êtres qui y sont, et leur donner l’élan de faire le premier pas pour grimper, ou cela va aider les êtres qui sont en train d’escalader les parois. Vous resterez cependant invisible, ou gênant pour les êtres qui restent focalisés sur les belles images laissées sur les parois ou dans les petites galeries annexes.
Selon où nous en sommes de notre grimpe ou de notre marche, l’élan intérieur, comme une boussole dont l’aiguille est fiable (car elle est faite du métal pur de la foi intuitive) nous indique ce qui est bénéfique pour nous. Et souvent, marcher ou grimper dans les traces de quelqu’un qui vous a précédé est facilitant. Quoiqu’il en soit, un retour est impossible.
Suivre les traces d’autrui, est bénéfique. Dans la grimpe, cela évite les obstacles qui font chuter (et sui la trace s’arrête brusquement, c’est que cette prise est glissante et vous changer de trace). Dans la marche en surface, cela permet de moins penser et se laisser guider pour focaliser l’attention sur l’alignement corps-coeur-souffle. Certains dérapent et retombent dans le puit.
Voilà ce qui m’a été montré.
Un chemin du temps qui comprime au temps qui se dilate et disparait.
Un chemin de la nature conditionnée à notre vraie nature.
Un chemin de brouhaha au silence lumineux.
Un chemin des illusions qui enferment aux espaces sans limites.
Un chemin du mental résonnant avec ses propres histoires à un abandon dans une empathie divine.
Puissions nous grimper massivement hors du puit.
Puissent les êtres qui chutent trouver de nouveaux chemins vers la surface.
Puissions nous marcher massivement sur ces terres de la surface et y découvrir de beaux paysages.
Puissions nous massivement basculer dans ce troisième monde et simplement vibrer avec ce qui est.
Stéphane
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