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Histoire personnelle 5 : Ouvrir le ciel


  « Si je réalise un miracle ici, je prendrais le nom de ce village ». Le miracle eut lieu, et elle s’appelait donc Évolène, comme ce village Suisse.

 

J’ai connu Évolène presque par hasard. J’étais consultant occasionnel pour une entreprise d’encens, où je partageais mes connaissances et expériences avec les parfums. Évolène travaillait là quelques temps dans la partie administrative. Un jour où nous nous sommes croisés dans le bureau, elle me lâcha quelques phrases qui m’intriguèrent. Je lui proposais de manger ensemble. En début du déjeuner, je lui demandais de développer ce que j’avais entendu dans le bureau. À la place, elle me parla de moi, de mon histoire, de certains évènements de mon enfance… Je restais silencieux, abasourdi, car elle lisait en moi, elle lisait à travers les trames du temps et évoqua même des évènements de mon existence que je n’avais jamais partagés.

Ce fut le début d’une amitié profonde, avec elle et son mari Jean Claude.

Je les ai aidés à déménager. Quand nous avons-nous même déménagé, ils venaient d’acheter un camping-car et sont venus vivre dans la ferme que nous louions, pendant quelques mois.

 

Je ne comprenais pas ce qu’elle me disait parfois : « tu es un instrument », « nous sommes tous des instruments canalisant le divin », « la seule chose à faire c’est transformer »… Je ne comprenais pas et cela la faisait rire. Elle jouait avec cela « oui chef » aimait-elle me taquiner car je cherchais à garder le contrôle des situations, je cherchais à comprendre avec ma tête, peut-être par peur face à ce monde féerique que je ne comprenais pas. Alors dans la réalité matière, je cherchais à contrôler le plus possible. Cela l’amusait.

 

Evolène est la première personne que j’ai rencontrée qui m’ait réellement inspiré. Elle me montra le chemin, même si je ne comprenais pas ce qu’elle semblait proposer comme enseignement. Elle m’invita à la patience. Elle lisait le passé comme le futur, et elle était clairement établie dans un présent ouvert. Elle était constante. Elle représentait quelque chose de mystérieux pour moi. Elle était bien palpable, bien réelle, mais il émanait de son corps une lumière continue. Et elle était toujours en joie. Une joie rayonnante, solaire. Toujours, même dans les défis de l’existence.

Je voyais bien qu’elle était ce corps, mais ses pensées, ses réflexions, venaient d’un espace ouvert sur le ciel.

J’ai donc vécu un temps avec une sainte anonyme.

Cela a touché différentes couches de l’être que je suis.

Aujourd’hui, je comprends mieux ses enseignements, et j’ai une profonde gratitude pour sa patience et pour ce qu’elle a partagé.

Elle m’a montré que pour être cette lumière, il s’agit d’abandonner ce que l’on croit être. Ce personnage. Ce corps qui pense. Accepter notre vraie nature, qui est d’essence divine. Accepter de canaliser les ciels de lumière.

 

J’ai rencontré d’autres « Evolène ». Ces ciels de lumière dans d’autres corps. En France, au Pérou, en Inde, aux Philippines… j’ai rencontré des fenêtres de ciels purs.

C’est aussi mon chemin. Un chemin de vie tourné vers une réalisation spirituelle de notre vraie nature.

Apprendre et accueillir la non dualité. C’est-à-dire voir la dualité, percevoir le niveau relatif de la création, en étant établi dans un ultime. Dans l’ultime, cette dualité se rassemble en une seule et même qualité : le divin, le Grand Tout … (ou « Dieu » si ce mot ne vous fait pas mal aux yeux ou aux oreilles).

 

J’ai suivi ce chemin des années, sans le savoir au début. Je cherchais, et c’est en cherchant que des réponses arrivent. C’est en demandant que des aides se présentent. La plupart de ces aides sont venues par « hasard » et par des inconnus des réseaux sociaux et des stages. J’ai ainsi rencontré les voies non duelles, le « travail » de Byron Katie, la méditation…

J’ai rencontré des états particuliers grâce à ces dépouillements, ces mues successives.

J’ai rencontré les premiers ciels des voies de libération. Ces premiers étages des états d’éveil.

Ce sont des états passagers, où je navigue pour l’instant entre les réalités relatives et ultimes. Sans être établi comme Evolène dans cet état de lumière constante. Je nettoie. Je « transforme » comme m’y invitait mon amie.

 

Il est possible qu’à l’heure actuelle, cet état divin, cette sainteté, sorte des carcans des institutions et que des êtres soient de réelles portes vers ces ciels de lumière. En simplicité. Dans un anonymat paisible et heureux.

 

Mon ciel s’est ouvert.

Dorénavant, je canalise divers niveaux de ciels.

Parfois, je canalise des ciels hauts. « Quand je te regardais parler, j’ai vu le Christ » me dit une amie récemment. Oui, il était là. C’est lui qui parlait. Sans s’annoncer. Visible à celles et ceux qui peuvent voir.

Je ne vois plus les fées, ni les anges.

 

Dorénavant, je les invite. J’ouvre cet espace intérieur. Je m’offre. Viennent alors des anges, des fées, des dragons, la sainte famille, des êtres de lumière… ils viennent et diffusent leurs énergie et leurs messages.

Je fais cela mieux dans l’intimité de mon foyer, avec ma femme. Chaque jour, il y a une canalisation. Une traversée de ciel.

Ces traversées sont de plus en plus fréquentes.

 

Parfois, ce sont des ciels bas qui se manifestent. Des conditionnements ou croyances des temps anciens, des générations qui m’ont précédé. Des énergies que je perçois comme sombres, ou grisâtres. Car il reste en ce corps des points d’attache, comme des ancres, pour certaines énergies de ciels bas.

Nous avons en nous des parasites, qu’ils soient énergétiques, que ce soient d’anciens accords, d’anciennes blessures… il y a de nombreuses formes pour ces antennes relais de ciels bas. C’est cela qu’il y a à nettoyer. Nettoyer en observant le corps. Le corps est perçu, les pensées sont perçues, les histoires sont perçues, les émotions sont perçues, les sensations corporelles aussi…

Rééduquer la façon de percevoir. Rééduquer le réel. Rééduquer ce qui sépare, pour laisser une énergie circuler et permettre de percevoir que nous sommes tous reliés. Chaque cristal est unique. Chaque corps est unique. Chaque histoire est unique. Pourtant, il n’y a qu’une seule lumière. Qu’un seul ciel. Une seule terre. Et différents niveaux de ce ciel et de cette terre.

Rééduquer et nettoyer lorsque cela est nécessaire.

Laisser les lambeaux partir. Laisser nos vieilles peaux se détacher. Muer. Muer encore et encore.

Et quand vient le moment, se retirer en soi, et laisser faire le changement d’état.

Comme la libellule. Vie larvaire sous l’eau, et après plusieurs mues, la métamorphose. Le déchirement du corps, des corps, des voiles qui opacifient, qui retiennent. Puis quelque chose se déchire. Ce qui semblait si réel se déchire. La séparation illusoire se déchire. Il y a alors un temps d’adaptation. S’adapter à ces nouvelles ailes. Ces nouvelles couleurs. Comme un accouchement humain, cela passe par ces étapes, par ces souffrances, et pourtant certains ne vont pas souffrir. Chaque chemin est différent. Chaque mue si unique.

 

Puis ensuite, il ne reste du ciel et de la terre que de vieux souvenirs, des histoires qui s’estompent.

Un nouveau corps entraîne une nouvelle terre, un nouveau ciel.

 

Après le long chemin, la traversée et les métamorphoses, il y a le vol. Le corps trop lourd se laisse alors soulever. Par des ailes. Par la lumière. Par l’immensité.

Le temps devient relatif. Quelle notion peut persister dans l’éternité ? Passent les jours, passent les courses du soleil dans le ciel, les corps changent, les saisons portent chacune leurs forces. Telles des spirales, les consciences en chemin élèvent leurs antennes. En spirale. Rien n’est jamais le même. Absolument rien. D’un jour à l’autre. D’un instant à l’autre. Le temps devient instant. Des instants qui se suivent. Sur cette vie terrestre, dans ce corps. Et celui d’après. Celui déjà là qui mûrit à la lumière. On ne peut faire grandir une âme avec de l’obscurité. Une âme est comme une fleur, elle a besoin d’espace et de lumière.

 

La graine sait le chemin pour devenir arbre.

L’oiseau sait le chemin pour sortir de l’œuf et apprendre à voler.

Il en va de même pour l’humain. Il sait dans son for intérieur le chemin que son âme va parcourir. Il sait qu’il va vivre des éclosions successives. Radicales.

L’oiseau vole dans la lumière.

L’arbre s’élève dans la lumière.

L’âme elle aussi a son chemin de retour à la lumière.

Comme l’arbre son frère, l’âme sait. Le corps est un support pour accueillir et transformer. Nous sommes comme les arbres. Pas l’arbre en tant qu’objet ou connaissance sans chaleur. Nous sommes comme les arbres que l’on perçoit. Dans la chaleur d’un cœur ouvert.

Certains croissent dans la lumière, d’autres dans l’ombre de leurs ainés. Peu importe le lieu. Peu importe le temps qu’il faudra pour dépasser les difficultés. Continuer. Toujours continuer. Seul ou accompagner. Continuer. Jusqu’au ciel.

Imaginer qu’un arbre arrête sa croissance à une certaine hauteur est un leurre. Effectivement, sa matière s’élève jusqu’à un certain point. Le reste se poursuit dans l’invisible. En hauteur, en largeur, en rayonnement… rayon de soleil, rayon de lune, rayon de lumière. Esprit de l’eau, du feu, de la terre et de l’air. Rassemblés. Apaisés. Rayons de vie sur cette Terre. Rayons de ciels traversant la matière.

 

« Demande mon ami. Demande et écoute. Va à l’intérieur de toi-même et observe. Observe ce mouvement presque imperceptible. Ton présent est là. Ton devenir se tisse. Prends bien soin de tes rêves, ceux où nous sommes tous assemblés. Prends bien soin de cette clairière, de cette trouée de ciel. Et rayonne. Illumine. Oui mon ami, laisse-toi illuminer. »

Le grand arbre a raison.

 

Penchée sur le bord d’un nuage, une grand-mère regarde. La voix de l’arbre, sa pensée, est venue jusqu’à elle. Satisfaite, elle se retourne. Dans son ciel, elle retourne à sa terre. Une clairière boisée. Le nuage est un bord de terre du ciel. Un bout de forêt. Où coule une rivière, venue d’un endroit invisible et coulant vers un mystère. Bord de rivière. Dans sa forêt du ciel. Elle attrape sa pipe, son siège apparait. Elle fume au bord de sa rivière céleste, non loin de sa cabane. Son regard est heureux. Elle pense à tous ces êtres sur Terre. Elle pense à eux avec douceur. C’est une grand-mère. Elle sait. Elle sait que chacun peut y arriver. Elle sait que certains vont se tourner vers le ciel et demander. Ils recevront des bienfaits. Des aides. Sur leur Terre. Elle le sait. Paisible, elle regarde la fumée de sa pipe. Plantes sacrées. Comme tout autour d’elle. Tout est sacré. Tout est baigné de cette lumineuse éternité. Elle ferme les yeux et pense à tous les êtres. Elle pense en paix, en amour. Elle pense à chacun. Elle pense à tous. Reliée.

Sa pipe continue de fumer. Elle ferme les yeux et rejoint leurs pensées.

 

Merci Grand-mère. Merci à toutes celles et ceux qui envoient de l’amour et de la lumière dans nos pensées.

Évolène a elle aussi rejoint un ciel. Je le sais haut son ciel. Je la sais quelque part, tout comme grand-mère, veillant sur l’humanité. Je le sais car je la vois, l’espace d’un instant, à travers une personne ou une autre. Dans une parole, un regard un mot. Je sens cela inspiré. Je sens le ciel se dévoiler.

 

Oui, le temps est venu des dévoilements, des mues et des métamorphoses. Pour chacune. Pour chacun. Pour tous.

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Quelle beauté, quelle poesie, quelle lumière, qui nourrit, qui élève, qui inspire… Merci 🙏

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