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Hola familia


Bonjour,

 

         Un tout grand merci pour ces messages reçus dernièrement. Nous en avons partagé la substance avec le petit groupe présent avec moi dans la maison du vallon colombien. En fait, ce petit groupe dans la maison est le groupe qui va habiter avec ma famille dans la ferme que nous achetons dans le sud de la France.

 

Avant d’aller habiter sur place, nous faisons ce voyage ensemble. Cette immersion ensemble dans les savoirs indigènes sur le territoire de cette jungle de Colombie. Nous tissons entre nous, et aussi avec le territoire, les êtres du lieu (visibles et invisibles) et nous apprenons beaucoup des savoirs ancestraux. Il y a de fortes chances que ce soient des esprits de notre lieu qui nous aient envoyés ici pour préparer notre façon de rencontrer le territoire et d’ancrer quelque chose entre nous à partager via la ferme dont nous finalisons l’achat.

 

         Les savoirs indigènes ne concernent pas uniquement des techniques. Ce ne sont pas des « techniques » primitives ou ancestrales. C’est tout un mode de vie.

Par exemple, lorsque j’entends parler d’une tribu indigène, souvent je pense en être exclu. Appartenir à une autre « tribu » ou famille. Mais cette notion de famille est beaucoup plus complexe qu’un lien de parenté tel que nous le connaissons en Occident. Je suis en relation avec une personne qui écrit un livre sur son expérience aborigène, et je sens que la notion de famille ou de tribu est très proche de ce que je ressens en Amérique (du Sud ou du Nord).

         La notion de famille en tant que lignage parental est presque secondaire. Car au-delà des géniteurs, la famille est un vaste tissage qui inclut une parenté humaine et non humaine. Cette parenté est une parenté qui a une cohérence énergétique. Nos enfants ont par exemple plusieurs tontons et tatas. Avec ma femme, nous les considérons comme des membres de la famille. Et nous sentons envers eux une forme d’engagement. Engagement moral, engagement spirituel, engagement relationnel. C’est comme un tissage que nous entretenons.

         Les personnes avec qui nous achetons la ferme sont membres de notre famille. Tout comme certains de nos premiers voisins. Ce sont des membres proches parce que nous partageons physiquement et assez souvent, et que nous partageons aussi une relation où vivent aussi les esprits du territoire. Certains de nos voisins partagent avec nous offrandes ou prières, temps de chants, temps de soins aux êtres du territoire et soin aux lieux sacrés.

 

         C’est ce tissage qui nous apprend à être une famille au sens indigène du terme.

         C’est ainsi que nous tissons une relation avec d’autres êtres, sur d’autres territoires, comme cela se tisse avec des membres d’une communauté indigène ou une autre. Nos enfants ont des tantes et oncles philippins, péruviens, etc. Ils ont aussi des liens avec des esprits de la Terre et des esprits du Ciel. Cela tisse une histoire vivante. C’est notre histoire.

 

         Car chaque tribu ou famille indigène a une histoire. Pas l’histoire des livres, mais une histoire issue d’un tissage spirituel. Entre humains, mais aussi avec les plantes, les roches, les rivières, les montagnes, les êtres surnaturels, les esprits… et même avec des habitants d’autres planètes ou des civilisations terrestres aujourd’hui retirées dans des plans subtils de la Terre (hyperboréens, atlantes, etc.). Les histoires de famille, racontent cela et perpétuent un tissage auprès des jeunes générations. Ce tissage permet de faciliter les relations dans le visible et l’invisible, et aussi de se situer.

 

         Lorsque certains pratiquants de cérémonies et rituels lakota disent « mitakuye oyasin », « à toute ma parenté », c’est de ce tissage qu’il est question. Et cela existe dans toutes les langues indigènes.

En tant que peuple indigène d’Occident, nous avons à retrouver ces tissages et cette parenté. Ce n’est pas celle des livres ou des cours d’histoire. Les cours d’histoire vivent dans notre pratique quotidienne. C’est notre façon de nous relier à ce qui nous entoure qui crée notre histoire. Nous pouvons choisir d’être isolés et seuls, ou être en relation avec une tribu.

Et sachez qu’en recevant ces lettres, et comme vous vivez dans nos prières, et parfois nous nous rencontrons, parfois nous nous adoptons, nous tissons entre nous. Nous avons un certain degré de parenté.

 

         C’était un peu long comme présentation, mais c’était aussi pour vous dire que vous vivez dans nos prières. Vous êtes présents. Et notre proximité familiale, tribale est énergétique. C’est dans votre propre façon de prier, de vous relationner, que cela nous rapproche ou nous éloigne. Par exemple, nous nous rapprochons quand vous donnez à manger aux oiseaux (qui sont en lien étroit avec les esprits de l’air), lorsque vous parlez aux esprits de votre territoire, ou à votre plante ou animal de compagnie, lorsque vous chantez des chants de paix et des chants medecine, lorsque vous faites des offrandes à la rivière, lorsque vous écoutez les étoiles…

 

Voici cet extrait d’un écho à la dernière infolettre :

« Laurens van der Post, dans son livre The Lost World of the Kalahari, raconte son expérience de cohabitation avec les Bochimans du désert du Kalahari, un peuple ancestral profondément connecté à la nature.

L'un des récits les plus choquants est lorsque les Bochimans ont été surpris de découvrir que Van der Post ne pouvait pas « écouter les étoiles ».

« Au début, ils pensaient que je plaisantais ou que je mentais, mais en comprenant que je disais la vérité, ils étaient remplis de tristesse. Pour eux, ne pas entendre le murmure de l'univers n'est pas un simple manque, mais un signe de maladie spirituelle : une déconnexion totale avec le monde naturel. »

L'auteur souligne également que, pour ces peuples, la solitude n'existe pas comme nous la comprenons. La nature n'est jamais un vide : le vent, la terre et les étoiles sont une compagnie constante. Au lieu de cela, l'homme moderne, entouré de bruit, souffre d'une solitude plus profonde : celle d'avoir perdu la connexion avec le monde naturel et donc avec lui-même. »

 

         Nous sommes donc en train de tisser cette nouvelle humanité. Cette façon de cohabiter sur la terre entre peuples indigènes. Avec nos cérémonies, nos liens, notre façon d’aborder le minéral, le végétal, la vie, le chant, la danse… de nouvelles tribus se créent. Avec leurs codes et leur histoire qui n’est pas une histoire nouvelle mais une réappropriation de nos cultures ancestrales si connectées à ce qui est.

         Au-delà d’une nouvelle histoire, il s’agit d’une vibration qui nous permet de créer ces tribus de la nouvelle humanité.

Sur le plan individuel, notre façon d’être et d’agir, notre façon de tisser, génère une vibration personnelle. Une carte d’identité vibratoire qui nous relie à telle ou telle famille ou tribu.

Et sur le plan collectif, nous créons de nouvelles familles. De nouvelles tribus. Au-delà de liens du sang. Au-delà des frontières administratives. Nous créons des tribus et des façons d’agir les uns pour les autres, les uns avec les autres. Avec les vibrations du présent, et avec les héritages de sagesses ancestrales.

Car ce qui reste dans les cultures primitives est souvent une forme de sagesse qui nous rappelle ce que nous sommes, comment accueillir les enfants, prendre soin des plus fragiles ou vulnérables, écouter les anciens… et comment vivre une vie heureuse et apporter une contribution bénéfique à ce qui est.

 

1 Comment


Gisele Oh
Gisele Oh
Feb 22

Merci Stéphane tu me fais voyager c'est magnifique 💖

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