J’ai bien vu que nous ne pensions pas avec la tête, mais avec le cœur.
Un cœur empli, brulant et rayonnant, ou un cœur morcelé, éparpillé, qui ne se reconnait pas lui-même.
Le cœur morcelé est cette part éclatée de cet être blessé que je rassemble d’instant en instant, d’expérience vécue en part réparée, récupérée. Je soigne et je rassemble.
Je suis cette qualité qui rassemble et qui voit, qui prend soin et qui nettoie.
A chaque part morcelée, à chaque fragment récupéré, c’est un constat qui se présente : je suis un être plein. Je suis cette Source emplie de vie à laquelle je peux m’abandonner. Confiant. Dans un profond relâchement, je te donne mon cœur. Prends en soin, Source infinie. Il est le lac sans fin où se reflète ces parts éclatées que patiemment je récupère, et il est à la fois ces grands ciels qui en ta présence deviennent cieux éclairés.
Je te donne mon cœur, mes perceptions, mon corps, ma voix… je te donne mon regard et mes pensées… en toi je m’abandonne. Dans la grâce d’un vol puissant, d’une vague immatérielle, je te sens, je te perçois. Je me sens, je me perçois.
Jaillissant de vieilles pensées et d’habitudes dépassées, je te perçois. Je me perçois. Je suis la rivière, le héron, et le ciel qu’il caresse de ses grandes ailes. Je suis la roche, la pierre apaisée, et le ciel qui vient s’y déposer.
En cette nouvelle année, je te donne mon cœur, et tous les cœurs. Tous les cœurs que j’ai été et que je serais. Je te donne toutes mes présences et mes absences. Je te donne pleinement, en toute confiance, toutes ces parts qui n’appellent que la présence.
Il n’y a personne et pourtant tu es là.
Il n’y a personne et pourtant tout est là.
Je suis si là, si empli, si présent.
J’oublie tout et je te sens.
J’oublie tout, futur, passé, présent.
J’oublie ce que j’ai été, ce que je serais et ce que j’imaginais.
Dans un souffle je te reçois.
Et mon cœur fragmenté devient entier.
Je quitte la rivière de mes pensées. Étendant mes ailes de héron doré, resplendissant de ta lumière, je m’élance vers l’infini.
D’une simple poussée, d’un effort consenti, je m’élance dans la présence, et dissolvant mes ailes de héron doré, je ne suis que présence, le vol gracieux et immaculé de la lumière qui se fond dans l’unité.
Je suis la lumière, la vie et l’unité.
Je suis la plénitude et les instants sacrés.
Je suis la rivière et la poussière dorée.
Je suis la seule vérité. La seule réalité.
Mon cœur t’a été donné, il ne reste que la lumière.
Il ne vole que la lumière.
Et épousant ce ciel éclatant, mon cœur de terre devient lumière.
Bonne année.
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