top of page

Visite


Je suis allé visiter une communauté en forêt, et je souhaitais vous partager ce que j’ai vu, qui m’a inspiré.

 

Après avoir parcouru une route étroite, j’arrivais à ce lieu, une ancienne ferme rénovée. Quelques bâtiments de bois et une coupole attirent le regard. Ce qui attire aussi le regard, c’est la vitalité qui se manifeste dans des parterres fleuris, des enfants qui jouent ça et là en compagnie d’adultes.


Une femme d’âge mûr m’accueille d’un large sourire. Elle se présente, Estelle. Elle s’occupe des visiteurs et d’une partie des tâches administratives du lieu.

Je lui exprime que je suis intéressé par ce lieu, car mon enfant de trois ans et demi ne souhaite plus aller à l’école, et je cherche des solutions alternatives. Elle me propose de faire un petit tour ensemble dans le lieu avant d’aller nous poser pour un thé.

J’emboite donc son pas. Nous contournons le bâtiment principal et débouchons dans un pré où il y a de jeunes enfants, de l’âge de mon fils, avec des adultes qui les surveillent.

- Il y a quatre à cinq enfants pour un adulte me précise Estelle. Nous ne demandons pas aux enfants de rester assis. Ici c’est assez « organique ». Nous encourageons le jeu naturel, ce sont les enfants qui mettent en place leurs jeux. Que ce soit des jeux de motricité, d’imagination, des temps avec les animaux, en fait nous considérons les enfants comme de jeunes sages. Ils savent ce qui est bon pour leur développement.

 

Comme je la regardais un peu surpris sur cette dernière phrase elle me précisa :

- Le développement de leur corps, mais surtout le déploiement de leur âme. Ils savent exactement ce dont ils ont besoin et avec quelles autres personnes ils souhaitent interagir.

 

Je l’écoutais pendant qu’elle me parlait et que nous faisons de courtes pauses, mais j’étais si surpris de tout ce que je voyais que les questions s’enchainaient.

 

- Et que font ces enfants à mettre des pétales de fleurs sur cette jeune femme en fauteuil roulant.

- Oh, oui, voici Eléonore. Elle est tétraplégique. Les enfants voient en elle une ainée. Ils sentent sa profonde bienveillance, et surtout ils sentent qu’elle est un portail avec d’autres dimensions. Elle est à la fois ici et dans d’autres espaces. Les enfants lui font souvent des cadeaux. Voyez cette petite fille assise à ses côtés. Elle est connectée à Éléonore et reçoit des messages. Voyez comme elle est posée. Paisible. Heureuse.

À peine avait-elle évoqué cela que la petite fille se leva et alla jouer avec les autres enfants.

- Hum, oui, les enfants téléchargent vite les messages.

Elle me sourit amicalement, car je paraissais assez perdu quant à mes repères habituels.

 

- Et donc il y a des enfants, des adultes, des personnes handicapées de divers âges et…

Je ne finis pas ma phrase, car je voyais un peu plus loin, sous les branches des premiers arbres de la forêt, un homme âgé assis contre un tronc.

- Lui aussi vous allez me dire qu’il enseigne ou transmet quelque chose ? Ou c’est votre grand-père ?

Elle me sourit tendrement.

- Ici, les enseignants sont surtout ceux qui sont cohérents. La cohérence, sur le plan énergétique, est le plus important pour les enfants. Ce n’est pas mon grand-père que vous me montrez. C’est un ancien, un canal. Parfois il enseigne aux enfants. Lui, il leur parle au coin du feu. Mais son principal rôle est de participer à tenir la structure énergétique du lieu. Il est comme un pilier. À la fois ici et ailleurs. Il est avec nous et avec les anges.

- Comme Éléonore en quelque sorte ?

- Oui, exactement. En fait, les enfants apprennent par « imprégnation ». Pas par mimétisme. Le mimétisme ne s’attache qu’à ce qui est apparent. Les enfants sont des canaux d’énergie divine, ils le savent. Alors ils apprennent à fonctionner avec cela en se connectant à certains de leurs ainés. Ici, les ainés sont comme des grands frères ou grandes sœurs qui ont développé une vie inspirante et cohérente. Pas par un modèle de réussite matérielle, mais par une cohérence sur différents plans. Leur parole est « habitée », comme leurs pensées ou leurs gestes. Les enfants téléchargent via ces ainés des dons, des aptitudes, des qualités. Ils se révèlent.

Les jardins, par exemple, sont réalisés avec des adultes qui ont un don avec les plantes et qui communiquent avec les esprits de la nature. C’est ainsi que nos jardins sont florissants. C’est une collaboration avec des esprits de la nature qui permet cela. Les enfants les canalisent et certains sont plus doués que d’autres, ils s’attardent donc plus dans les jardins. Ceux dont ce n’est pas le chemin vont faire d’autres choses.

 

- Mais comment gérez-vous les conflits. Un enfant avec un jouet qui ne veut pas le prêter à un autre ?

- Pourquoi ferait-il ça ?

- Et bien parce que c’est son jouet. Au moins pour un moment.

 

Elle réfléchit un instant, pour tenter de trouver les bons mots.

- Vous me parlez d’enfants « ancien monde ». Dans l’ancien monde, les êtres sont séparés. Ils pensent « je suis moi ». Une sorte de personnage coupé de sa lumière bien souvent. Empli de peurs, de projets et projections. Ici, les enfants n’ont pas cet arrière-plan de pensée. Un peu comme ces voyages aux Philippines dont vous m’avez parlé au téléphone. Vous vous souvenez ? Vous aviez évoqué que dans la langue locale, le « je » et le « tu » n’existait pas. Ils ont appris cela, l’individualité, avec la langue anglaise qui leur a été imposée durant une colonisation. Et bien ici, c’est pareil. Il n’y a pas de « moi » à défendre. Les solutions se mettent en place de façon bienveillante. Comme ces communautés des Philippines que vous m’aviez décrites. Cela se fait. C’est naturel quand vous baignez là-dedans.

 

C’est vrai qu’aux Philippines, j’avais visité des communautés où les enfants ne se disputaient pas, où il y avait un calme et une paix ambiantes. D’ailleurs sur mes divers voyages, je n’ai jamais vu quelqu’un s’emporter, crier, exprimer une colère.

 

J’avais tant de questions, j’ai eu tant de réponses, dont la majeure partie sont sorties de ma mémoire. Ce que je me souviens en particulier, c’est que rentrant pour boire un thé, nous sommes passés par un couloir où il y avait une vitrine avec des photos de personnes, enfants, adultes, personnes âgées… Cela ressemblait aux photos des campus prestigieux américains, que j’avais vu en film, où étaient exposés les générations précédentes, avec leur palmarès s’il y en avait un. Mais là, pas de palmarès.

Je demandais :

- Est-ce que ce sont les personnes présentes sur votre lieu, ou d’anciens élèves, canaux ou enseignants ?

- Oui, en quelque sorte. Anciens n’est pas le terme exact. Ce sont effectivement des personnes que nous avons connues, pour la plupart, mais qui travaillent dans l’invisible actuellement. Nous continuons à collaborer, nous depuis ici et eux depuis le ciel. Il n’y a pas de coupure. Ils nous aident et nous les aidons. C’est leur mission dans leur vie du ciel. Ils continuent à agir ici, et à enseigner auprès des âmes dans le ciel. Parfois, ils accueillent un de nos pensionnaires qui retourne au ciel. Il n’y a pas de séparation. Ils font partie de notre lieu, dans ses extensions invisibles.

 

Il serait surement long et fastidieux de vous présenter tout ce que j’ai vu, perçu, senti. Et ce que j’ai senti à travers les êtres sur ce lieu, car je ne voyais pas les flux d’énergie, les êtres invisibles et autres choses subtiles que ma guide me décrivait alors que je voyais les enfants discuter ou jouer avec des « choses » que je ne voyais pas.

 

Cette visite, c’est une visite dans le futur que j’ai réalisée. Dans un futur possible. Car si nous construisons ou nous encourageons, par nos peurs, nos positionnements, nos croyances, un futur basé sur un monde matériel, niant le spirituel ou le cantonnant à une pratique plaisante, il y a des chances pour que l’humanité disparaisse.

 

Pour que la nouvelle humanité apparaisse, ce nouveau paradigme, il s’agit que des personnes acceptent leur rôle de canal de lumière. Sans référence à « l’ancien monde ». Le nouveau monde est déjà là, en possibilité, en germe, et existe depuis longtemps dans des communautés de sagesse ou des communautés autochtones. Nous avons des exemples inspirants.

Tant que nous pensons « moi » et bataillons pour maintenir un plaisir ou un confort personnel, tant que nous transmettons nos peurs et conditionnements à nos enfants, nous passons à côté de cette nouvelle terre (et en plus nous sommes généralement peu épanouis). Car nous sommes nous-même ces enfants qu’une cohorte d’obligations et de conditionnements a rabattu vers une grisaille intérieure, alors que nous sommes des êtres de grand soleil.

 

Depuis une dizaine de jours, je reçois des messages de parents, qui me parlent de leurs enfants. Il y a de nombreux enfants qui souffrent d’un monde qui n’est pas cohérent, pas lumineux, empli de peurs en tous genres. Des enfants qui développent des dépressions, des maladies diverses et variées, des enfants qui grandissent et plus âgés se réfugient dans les drogues ou endorment leurs rêves sur un écran d’ordinateur. Il y a des enfants qui se suicident ou qui n’ont plus la force de résister, qui ne trouvent plus d’exemples inspirants autour d’eux, et retournent dans le ciel. Nous avons à honorer tant les enfants ici-bas, que ceux qui nous envoient des messages depuis les cieux.

Si nous souhaitons un monde meilleur, c’est aujourd’hui qu’il s’agit de le construire. C’est la part de chacun et chacune. Notre responsabilité.

 

Oui, nous avons notre responsabilité. Ici et maintenant. Une responsabilité sur nos actes, nos pensées, nos vibrations. Nous avons la responsabilité d’honorer la vie. De lui permettre de jaillir dans ce qu’elle a de plus beau.

Sommes-nous l’instrument actualisé des conditionnements de nos parents et prédécesseurs, ou sommes-nous les pionniers et acteurs d’un monde à construire ? Cela mettra du temps, mais c’est déjà maintenant. Si nous ne le faisons, pas, qui le fera ?

bottom of page