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Lettre de Colombie (2)




         Nous avons marché pendant une heure, passé un petit pont suspendu au dessus d’une rivière et nous sommes arrivés, cinq amis et moi-même à l’atelier de Lino, pour fabriquer une « flute des anciens » en bambou. Une flûte comme dans les tribus indigènes d’Amazonie. La différence est qu’en 2025, on utilise quelques outils modernes là où les anciens utilisaient des dents d’alligator ou des vertèbres de gros poissons pour certaines parties de la création de la flûte.

 

Je vous partage cette journée, car c’est un parallèle intéressant avec notre façon d’aborder les choses. Depuis cette jungle colombienne, nous nous relions à des savoirs ancestraux. C’est-à-dire que la construction de la flûte a commencé par aller rencontrer une roche dans un lieu sacré. Elle gardait un endroit magique d’une rivière cristalline. Nous avons marché jusqu’à cet endroit et nous avons fait des offrandes à cette roche gardienne. Puis nous sommes allés rencontrer l’eau.

 

Nous étions à la rivière et notre guide nous indiquait comment saluer l’eau. L’esprit de l’eau. Comment demander la permission de nous connecter à l’eau. Puis de nous baigner et nous laisser imprégner de cette eau spirituelle. Nous avons aussi fait des offrandes de fleurs, de prières et la flute de notre guide a chanté pour appeler l’esprit de l’eau à nous soutenir dans la création de cette flûte.

Nous avons aussi ramassé du bois pour le feu.

 

De retour à la maison de notre guide Lino, nous avons choisi nos bambous et créé nos flûtes. Puis nous les avons présentées aux esprits de la terre, de l’air et du feu. Nous avons chanté et joué de la flûte avec l’esprit du feu.

 

Nous avons fait cela avec une façon « indigène ». En lien avec les esprits du lieu, en lien avec les esprits des éléments et en connexion avec l’esprit du bambou. Chacun avec sa façon de connecter à tout cela.

 

À différents moments de la journée, je me suis rendu compte à quel point la culture occidentale aborde les choses sous un autre angle. Par exemple, la gemmothérapie (thérapie des bourgeons d’arbres) est souvent enseignée en salle, et éventuellement un peu sur le terrain, avec quelques cueillettes. Mais je ne connais pas de session qui honore les esprits des éléments. Qui invite à rencontrer les arbres, les esprits des arbres.

C’est pourtant ainsi que nous abordons les choses dans le vallon magique. Et parfois, lorsque des personnes me disent « Ah ! J’aurais aimé un peu plus de théorie, un peu plus de connaissances sur les aspects physico-chimiques… » je sens un décalage. Je sens que la forêt est en arrière-plan. Très en arrière, cachée par un fonctionnement mental qui prend tant de place.

 

Nous aurions tant à gagner à apprendre à nous relier aux éléments. Aux esprits de la nature.

 

Nous aurions tant à gagner à reconnecter avec la Terre Mère dans des formations sur les plantes médicinales. En allant directement aux vertus médicinales des plantes, en nourrissant notre soif de connaissance, nous en oublions bien souvent à quel point recevoir des savoirs peut se faire paisiblement. Sans empressement. Dans la relation avec la nature qui nous offre ses bienfaits.

 

Avant de voyager en Colombie, j’ai eu des messages des esprits de la nature qui l’invitent non seulement à écrire à nouveau sur la Gemmothérapie, mais aussi à transmettre à nouveau.

 

Alors je regarde ma flûte. Elle n’est pas parfaite. Mais elle me correspond bien. Cette flûte des anciens. Cette flûte indigène. Et je sens que c’est ainsi que j’aime transmettre. En prenant le temps. En allant à l’essentiel : les esprits de la nature qui réveillent en nous des connexions fortes, et qui nous relient aussi aux cultures ancestrales. Car nos cultures ancestrales ne sont pas uniquement des fragments de vie passés exposés dans des musées. Ce sont des savoirs vivants qui perdurent depuis la nuit des temps dans les forêts.

 

En occident, nous sommes issus des peuples de la forêt. Les tribus celtes avaient principalement comme nom des noms d’arbres.

Les clairières étaient des lieux sacrés. Des lieux de connexion à l’invisible.

 

Rencontrer l’esprit des arbres, ou les esprits des éléments, c’est aussi rencontrer des parts de nous-même. Une réappropriation de notre identité. Revenir à notre multidimensionnalité. Revenir aux liens que nous tissons avec l’invisible, avec les mondes spirituels.

À quoi nous sert un téléphone portable ou internet si par ailleurs nous sommes déconnectés de notre cœur ou du cœur de la Terre ?

À quoi nous sert la 5G si nous sommes éloignés des vibrations qui émanent de l’eau, de la roche, du ciel, du soleil ou du feu ?

 

Nous sommes dans un retour collectif à la Terre mère. Et chaque occasion de se reconnecter à elle nous permet de revenir à notre nature lumineuse. Ce qui vibre le plus en nous. Ce qui nous permet de dépasser certaines épreuves. Ce qui nous permet de reconnecter avec la vie et avec les anges de l’invisible. Si nous ne sommes pas là pour connecter, qui le fera ? Qui transmettra cela aux générations futures ?

 

Les savoirs des peuples premiers existent partout sur la planète. Car ils vivent en nous.

Où que nous soyons, notre organisme n’est pas isolé de ce qui l’entoure. C’est notre interprétation qui nous isole. Car chaque cellule reconnait la terre d’où elle vient. Elle en connait l’histoire. Chaque molécule d’eau de notre corps connait un ensemble d’informations. Pas uniquement de notre corps, mais aussi de tout ce qu’elle a parcouru. De toute l’eau, sous toutes ses formes. Imaginez que des gouttes d’eau dans votre corps existaient il y a un siècle, voire plusieurs millénaires. Elles ont une mémoire ancestrales ces cellules d’eau. Elles ont un esprit. Tout est connecté. Il ne va de même avec l’air. L’air n’est pas nouveau. Il existait il y a des temps si reculés. L’air n’est pas parti dans l’univers au loin. C’est le même air que respiraient les dinosaures. Et ce feu, il est unique en chaque corps qui l’accueille. Il manifeste le mouvement de tout ce qui l’entoure.

 

Oui, nous sommes reliés. C’est juste une infime partie de notre corps qui voudrait nous faire imaginer autre chose. Mais c’est une réalité que les peuples premiers connaissent : tout est relié. Depuis la nuit des temps.

 

Il ne s’agit pas de chercher à copier maladroitement des cultures ancestrales. Aller vers les peuples premiers est une façon de se reconnecter à l’esprit qui vit en toute chose. De se laisser être « connexion ». Juste cela. Un espace qui se relie.

 

Et tous les peuples se rassemblent. Ces peuples qui prient avec la terre, l’air, l’eau ou le feu. Les frontières s’évaporent quand la reliance se déploie.

Chaque atelier ou formation en lien avec la nature est une occasion de nous rappeler à cela : la reliance. Demander, remercier, écouter ces esprits des éléments est une façon de vivre hors du temps. Car cela existe depuis la nuit des temps.

Et nous apprenons alors que nous sommes des êtres de paix. Des êtres faits pour l’harmonie. Des êtres faits pour vibrer et agir selon des règles harmonieuses.

Tout est relié.

 

Il ne s’agit pas de copier les peuples premiers. Il s’agit de revenir à la nature, et de laisser de côté notre modernité. De se réunir autour d’un feu, faire chanter les flûtes des anciens, et écouter à quel point le feu relie, l’instant relie, l’amour relie. Quelque chose relie. Une sorte de magie où vit notre présent et où vivent les Anciens et Anciennes. Une vibration qui n’a pas d’âge.

 

La mémoire du monde ne se trouve pas dans les bibliothèques. Elle se trouve dans cet espace ouvert lorsque nous laissons la conscience déployer ses ailes de lumière et embrasser tous les temps.

 

La mémoire du monde et de tous les mondes apparait. Sans traits. Sans masques. Elle est là. Une vibration qui a toujours été là. Et dans la patience de l’instant, nous pouvons nous y baigner. Y déposer nos pensées, et laisser se dissoudre ce que nous pensions être, pour revenir, l’espace d’un instant, à ce que nous avons toujours été.

2 Comments


Revenir aux liens que nous tissons avec l'invisible et les mondes spirituels. Bonjour Stephane je reprends cette phrase de votre lettre car elle résume ce que j'aspire à vivre maintenant dans ma vie, je sais que j'ai besoin d’être guidée accompagnée pour retrouver ce chemin en confiance et en conscience. Merci vos mots me touche. Marie Christine (Auvergne massif du sancy)

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Gisele Oh
Gisele Oh
Feb 15

Merci Stéphane en vous lisant je voyage c'est comme si j'étais avec vous

je n'ai jamais été en Colombie, vous devez êtres dans des lieux magnifiques

avec des gens connectés à la nature ...le rêve l'attérissage en France va être difficile

profitez au maximum de ces partages.

Gisèle😍

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